Depuis 70 ans, l’association ADELIS intervient à Nantes dans l’accompagnement des personnes en difficulté et en itinérance. Cette année, elle a décidé d’élaborer un plan stratégique sur quatre axes : le développement de la structure en tant que telle, l’adaptation humaine, la recherche de partenariats et le l’accroissement économique.
ADELIS est surtout connue en tant qu’habitat. Avec ses résidences à loyers modérés, elle loue des appartements aux individus ayant entre 16 et 30 ans pour lesquels la durée du bail est comprise entre deux mois et deux ans. Consciente que la population visée vit bien souvent en-dessous du seuil de pauvreté, elle procure des logements à 300 euros par mois hors aides personnalisées au logement. Le directeur général, Olivier Renaud, explique que bien souvent, « les locataires ne paient au final que 50 à 100 euros ». Chaque studio possède un accès à Internet, à une laverie, aux transports et aux commerces. Tous les ans, 3 500 personnes frappent à la porte de l’organisme, qui ne peut en accueillir que 1 200.
En 2015-2016, ADELIS a perdu 250 000 euros de prestations sociales. Et elle pense être privée de la même somme l’an prochain. Avec 600 logements à son actif et la volonté d’en posséder 600 à 900 nouveaux en 2030, la perte de moyens économiques pousse l’association à rechercher de nouveaux partenariats et à s’accroître. L’équipe est plus motivée encore car la précarité est un problème réel, comme le mentionne Olivier Renaud : « la moitié des Français gagnent moins de 1500 euros et sur les jeunes que nous accueillons, 70% vivent en dessous du seuil de pauvreté, soit 970 euros par mois ». Des difficultés qui risquent de s’accroître avec le projet de décret visant à réduire les APL des ménages subissant un loyer trop élevé par rapport à la taille de leur lieu de vie, débattu le 1er juillet prochain.
En plus des logements, ADELIS propose un accompagnement social pour les seniors, de plus en plus nombreux à ne plus réussir à joindre les deux bouts, mais aussi pour les moins âgés. Qu’ils soient jeunes actifs ou fraîchement diplômés, le soutien se porte notamment sur leur recherche d’emploi. L’association a d’ailleurs décidé d’offrir son aide avant même l’obtention du RSA.
Retrouvez ci-dessous l’interview du 17 juin d’Olivier Renaud, directeur général d’ADELIS.